Campagne RCW - Mission n°3 - Rapport du camarade Général Anatoli Vassili Anatolovitch.Novembre 1918, quelque part autour d'Arkhangelsk…Notre courte victoire dans le secteur de Pskov a réduit la pression des armées blanches sur nos forces. Surtout, elle nous a laissé le temps d’acheminer une grande force de cavalerie pour préparer un assaut dans le secteur d’Arkhangelsk, au nord du pays. L’automne étant bien avancé, les conditions climatiques se dégradent rapidement. Il n’y a pas d temps à perdre : nous devons frapper vite avant que l’ennemi ne se ressaisisse et que l’hiver n’arrive.
Pas moins de 4 régiments de cavalerie (dont un d’élite) sous commandement du camarade Boudienny viennent d’arriver dans ce nouveau secteur. Les marins de la baltique, motivés par leur victoire à Pskov, seront de la partie. C’est une bonne chose.
Je suis arrivé hier par train blindé, non sans avoir « pacifié » quelques villages de koulaks bourgeois sur le trajet : il est important que nos arrières soient sécurisés...
Ma rencontre avec les différents officiers, chefs de régiments, m’a permis de constater que le moral est élevé : les troupes présentes sur place sont bien ravitaillées et prêtes à fondre sur l’ennemi.
L’ennemi… Plusieurs rapports font état de la présence d’impérialistes étrangers venus pour tenter de saboter la révolution. Des français, des canadiens, des britanniques, … Ces troupes, en faible nombre, sont installées dans le secteur d’Arkhangelsk. Puisque ces troupes refusent de se rallier à notre cause, nous allons les balayer. Les gouvernements bourgeois et impérialistes étrangers vont apprendre que toute incursion dans nos territoires aura de terribles conséquences pour eux !
Toutes ces informations rassemblées m’ont permis d’établir une carte du front. Quatre points me paraissent stratégiques… Il va nous falloir les capturer, et les tenir !
- A l’ouest, une forêt borde la route principale. Il faudra y pénétrer pour éviter que des bandes armées ennemies s’en servent comme base pour effectuer des razzias aux alentours (objectif n°1).
- Au centre, deux points doivent être capturés : le carrefour routier et le village situé au nord-ouest. Tenir ce carrefour permettra la circulation rapide de nos troupes et surtout, l’acheminement du ravitaillement. Le village servira de dépôt (objectifs n°2 et 3).
- Enfin, à l’est, une colline domine le secteur : si nous la capturons, il nous sera possible d’y installer de l’artillerie (objectif n°4).
La mobilité est notre atout principal… J’ai ordonné à deux régiments de cavalerie de tourner les positions ennemies par l’est, afin de débouler sur leurs arrières après le début de l’offensive.
Il est 6:05… Le froid se fait mordant. Dans 15 minutes, l’assaut généralisé va débuter. Tous les camarades savent ce qu’ils ont à faire...
Je prends place dans la voiture qui me suit depuis ma prise de commandement plusieurs mois auparavant. Les affiches du camarade Lénine sont présentes tout autour de nous. Des Austin-Putilov démarrent leur moteur non loin de nos positions.
6:20 : l’assaut est lancé le long de la ligne de front… De ma position, je vois les troupes qui se ruent vers les positions tenues par les impérialistes étrangers.
Une partie de notre artillerie est passée à travers une zone de marécages, et positionne ses pièces en bordure de celle-ci. L’ennemi ne doit pas s’attendre à ça !
Les impérialistes ont positionné quelques régiments sur le carrefour (objectif n°3). Je les vois s’agiter dans leurs positions. Ils ne semblaient pas s’attendre à un assaut dans ce secteur ! C’est bon signe pour la suite des événements.
Des troupes canadiennes s’apprêtent à gravir la colline (objectif n°4) pour s’y retrancher. Cela laisse présager d’âpres combats pour les déloger…
La clameur de l’attaque a définitivement mis en alerte les quelques troupes étrangères le long de la ligne de front… Ils savent qu’ils n’ont d’autre alternative que de vendre chèrement leur peau !
Des habitants du village (objectif n°2) nous ont avertis que des troupes françaises venaient d’investir ce dernier…
L’offensive de nos forces révolutionnaires, soutenues par de l’artillerie, démarre plutôt bien. La progression vers le carrefour s’effectue sans rencontrer de forte résistance.
Le grondement d’un blindé se fait entendre au-delà du carrefour. L’ennemi a compris l’importance stratégique de cette position. De l’artillerie est également acheminée vers ce même secteur… L’ennemi tente par tous les moyens de colmater les trous dans sa défense…
Pendant ce temps, deux unités de cavalerie pénètrent dans la forêt (objectif n°1) à l’issue d’un mouvement très rapide, sans rencontrer de résistance… Leur objectif est de tenir le secteur pour permettre à des unités d’infanterie de venir les relever.
Une heure après le début de l’offensive, la situation est la suivante : l’objectif n°1 est sous contrôle et nos forces vont amorcer des assauts sur les objectifs 3 et 4.
L’assaut est lancé vers le carrefour.
A l’ouest, en face de la forêt capturée par la cavalerie bolchevique, deux régiments étrangers marchent à vive allure pour tenter de déloger nos troupes.
Pour préparer un barrage d’artillerie, un avion de reconnaissance rouge survole la zone des combats. Il est chargé de diriger les tirs des canons afin d’en optimiser le résultat.
Soudain, contre toute attente, l’artillerie impérialiste déchaîne un feu d’enfer sur nos forces du centre et de l’est qui montaient à l’assaut du carrefour et de la colline.
Devant la précision et la violence du pilonnage, nos troupes s’arrêtent pour tenter de se mettre à l’abris.
Les véhicules ennemis en profitent pour se placer le long de la ligne de front, prêts à intervenir là où le besoin s’en fera sentir.
A l’ouest, les troupes ennemies subissent des tirs meurtriers d’armes légères. Leur moral commence à vaciller.
Une demi-heure plus tard, la situation n’a pas beaucoup évolué. La seule différence, c’est qu’au centre et à l’est, nous sommes cloués au sol…
La fumée des derniers tirs se dissipant, nos forces reprennent l’offensive.
A l’ouest, une charge particulièrement bien exécutée par le régiment de cavalerie d’élite culbute les français qui s’apprêtaient à monter à l’assaut de la forêt. Ces derniers sont obligés de se replier avec pertes et fracas. La situation s’annonce bien dans ce secteur…
C’est à notre tour de déchaîner l’enfer sur les positions impérialistes. Au carrefour, un pilonnage intense a lieu. Malheureusement, les forces ennemies sont bien retranchées et les obus font peu de dégâts.
Une clameur retentit sur les arrières ennemis, dans le secteur est. Les deux régiments de cavalerie qui avaient contourné les positions blanches déboulent sur les arrières de celles-ci, en chargeant sabre au clair !
Simultanément, notre infanterie au pied de la colline monte à l’assaut des positions défendues par les canadiens ; ces derniers sont solidement retranchés sur cette hauteur.
Les canadiens regardent avec stupeur la cavalerie rouge s’avancer sur leurs arrières, tandis qu’ils subissent déjà un assaut frontal dans le même temps… La situation est tendue pour eux. Nous allons vite les déloger de la colline...
Au même moment, notre assaut sur le carrefour se solde par un échec : les impérialistes résistent mieux que je ne l’aurais pensé...
Heureusement, les tirs de soutien de nos canons viennent à point pour rééquilibrer un peu la situation.
Sur la colline, malgré un assaut bien mené, c’est l’indécision. Nos régiments semblaient avoir l’avantage, mais les canadiens s’accrochent avec la force du désespoir. Nous n’arrivons toujours pas à les déloger…
Les cavaliers qui viennent de débouler sur les arrières ennemis font face à une prompte réaction de ceux-ci. Leur avance ralentit.
L’aviation impérialiste vient semer encore plus de confusion dans les rangs de nos soldats qui ont peine à se remettre du dernier assaut.
Les canadiens ont une vue imprenable sur les environs… Ils espèrent que nos cavaliers ne vont pas les assaillir sur leurs arrières.
A part le secteur ouest où les combats tournent à notre avantage, l’offensive piétine devant la résistance acharnée des forces étrangères d’invasion.
Près de la forêt, des renforts ennemis viennent d’arriver, prêts à soutenir leurs camarades qui subissent les événements.
A l’est, un char se place face aux cavaliers et ouvre le feu…
L’ennemi reprend du poil de la bête le long du secteur. Il nous faut redoubler d’effort, sous peine d’échouer, ce qui est absolument inenvisageable.
L’aviation alliée s’en prend à notre artillerie, causant plus de peur que de mal…
A l’est, les canadiens viennent de repousser un second assaut… Leurs pertes sont terrifiantes ! Cependant, la situation se tend dramatiquement pour nous...
Des explosions sont visibles prêt de la forêt, à l’ouest : l’ennemi déchaîne son artillerie sur le régiment de cavalerie d’élite…
Simultanément, une audacieuse contre-attaque des impérialistes menée au centre échoue à faire reculer nos régiments.
A l’est, derrière la colline, ce qui semblait improbable il y a encore une heure est en train de se réaliser : nos cavaliers partent en déroute après avoir subis des tirs de blindés et de canons… C’est une partie importante de mon plan initial qui s’effondre !
Et à l’ouest, c’est la même chose ! Un tir d’artillerie particulièrement meurtrier et des assauts menés par les français viennent de provoquer la fuite des deux régiments de cavalerie rouge, hors de la forêt… Le champ est laissé libre aux impérialistes pour s’y installer. Nous venons de perdre l’objectif n°1 ! C’est un vrai coup de tonnerre !
Les français capturent la forêt sans que nos troupes puissent réagir… C’est une déroute majeure qui s’annonce pour la Révolution !
La situation a viré au désastre : à l’ouest, la forêt est aux mains des impérialistes. Au centre, nos régiments se replient après avoir échoué dans leurs attaques. A l’est, les survivants canadiens, sévèrement étrillés, parviennent tout de même à garder la colline.
C'est sans appel : la défaite est cuisante pour la Révolution…
Il va falloir tenter de sauver ce qui peut encore l’être, et rassembler nos forces pour reprendre l’initiative dans un autre secteur du pays…
Pour le moment, à l’issue de 3 combats, les blancs ont capturé 2 territoires (Tsaritsyne et Arkhangelsk), et nos forces, un seul : Pskov à l’ouest.
Je redoute la réaction du camarade Trotsky…
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Bravo à Pierre pour sa victoire ...
La Révolution n'a pas dit sont dernier mot...