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Au chant du Morse (I am the Eggman, Goo-joo, Goo-joo…)
Comme beaucoup de joueurs, vous vous êtes certainement demandé ce qu’était devenu JC Crouthon, et pourquoi sa célèbre enseigne « Au chant du Morse », pourtant idéalement située entre les phoques et les pingouins, avait-elle brusquement disparu… Une autre victime du réchauffement climatique ? En exclusivité, nos enquêteurs révèlent pour vous la tragique vérité…
Paris, quartier du Marais, 39 Mars 2005. Drelin, drelin !.. La sonnette fait sursauter Jean-Christobal Crouthon, au moment où, dans le clair-obscur complice de son arrière-boutique, il s’apprêtait à savourer sa coupable lecture quotidienne du « Règlement d’infanterie de 1764 ».
Rajustant à la hâte son pyjama maculé (de taches de peinture), il jette un œil circonspect vers l’entrée ; qui peut bien venir de si bon matin, alors qu’il est à peine 15h 30 ?... Un autre client, alors qu’il en a déjà eu trois ce mois-ci ?.. Pourquoi une telle affluence ?.. Bizarre… Dans la poussière dansant au contre-jour du soleil printanier, il distingue une forme humaine qui se tient immobile dans l’encadrement de l’entrée… Et là, son sang se glace… son cœur palpite et bat à tout rompre… ses jambes grêles tremblent et fléchissent ; il a reconnu la silhouette : aucun doute n’est possible, il s’agit bien… d’une FEMME !...
S’agrippant au mur, il tente de reprendre ses esprits… Allons Jean-Christobal, du cran ; tu savais que ça pourrait arriver un jour, ressaisis-toi, que Diable !
Déglutissant à grand-peine sa salive, triturant nerveusement ses doigts moites, il s’approche prudemment et coasse : « …Mmm…Madame ?.. »
- « Oui, je voudrais acheter 500g de figurines, c’est pour faire un cadeau à mon mari. »
- « Cinq-cents… grammes… de… figurines ???... », répète en balbutiant Jean-Christobal, livide et incrédule.
- « Ben oui, une livre, quoi ! »
- « Mais, euh… Quel… quel genre de figurines ?... »
- « Bah des figurines pour ses jeux de guerre, là !.. Risk, tout ça… La 2ème guerre mondiale napoléonienne… Ah et puis aussi des trucs de dragons, des nains... Vous devez vous y connaitre en nains, non ? » Ce disant, un petit rire cristallin s’échappe de sa gorge opulente, faisant tressauter des appâts qui tendent à la limite de craquer son corsage diaphane.
C’est plus que ne peut en supporter Jean-Christobal… Pris de soudains tremblements incontrôlés, ses bras s’agitent brusquement comme un sémaphore, son gosier enfle, son crâne dégarni devient cramoisi, et un puissant jet de vapeur s’échappe par ses oreilles, soulevant l’épaisse couche de poussière accumulée sur les étagères et qui tourbillonne en volutes dantesques dans l’échoppe exigüe, tandis que, sous les yeux ébahis de la cliente, une incroyable « carte de l’Australie » s’agrandit à vue d’œil sur le bas de pyjama de JC…
Puis c’est l’explosion. Tel un geyser en éruption, la semence compacte accumulée par trente années d’abstinence jaillit dans un déluge apocalyptique, éclaboussant la cliente qui, aveuglée, s’enfuit en hurlant, maculant les murs, recouvrant tel un tsunami les piles de bottins de règles de Hervé Caille, dégoulinant en cascades gluantes sur les présentoirs de bouquins H&C, noyant les malheureuses figurines peintes par Jean-Luc Hotmilk et submergeant même les inestimables décors en polystyrène-expansé véritable qui ornaient la vitrine…
Voilà ; les pompiers de Paris qui dégageront JC à grand renfort de leurs lances à incendie ne pourront, impuissants, que constater le désastre. JC s’en tirera sans de trop graves séquelles ; il coule à présent une convalescence tranquille dans un monastère isolé du sud de la France, sa tonsure naturelle et son air compassé l’ayant immédiatement fait reconnaitre et accepter par les moines comme l’un des leurs.
Comme beaucoup de joueurs, vous vous êtes certainement demandé ce qu’était devenu JC Crouthon, et pourquoi sa célèbre enseigne « Au chant du Morse », pourtant idéalement située entre les phoques et les pingouins, avait-elle brusquement disparu… Une autre victime du réchauffement climatique ? En exclusivité, nos enquêteurs révèlent pour vous la tragique vérité…
Paris, quartier du Marais, 39 Mars 2005. Drelin, drelin !.. La sonnette fait sursauter Jean-Christobal Crouthon, au moment où, dans le clair-obscur complice de son arrière-boutique, il s’apprêtait à savourer sa coupable lecture quotidienne du « Règlement d’infanterie de 1764 ».
Rajustant à la hâte son pyjama maculé (de taches de peinture), il jette un œil circonspect vers l’entrée ; qui peut bien venir de si bon matin, alors qu’il est à peine 15h 30 ?... Un autre client, alors qu’il en a déjà eu trois ce mois-ci ?.. Pourquoi une telle affluence ?.. Bizarre… Dans la poussière dansant au contre-jour du soleil printanier, il distingue une forme humaine qui se tient immobile dans l’encadrement de l’entrée… Et là, son sang se glace… son cœur palpite et bat à tout rompre… ses jambes grêles tremblent et fléchissent ; il a reconnu la silhouette : aucun doute n’est possible, il s’agit bien… d’une FEMME !...
S’agrippant au mur, il tente de reprendre ses esprits… Allons Jean-Christobal, du cran ; tu savais que ça pourrait arriver un jour, ressaisis-toi, que Diable !
Déglutissant à grand-peine sa salive, triturant nerveusement ses doigts moites, il s’approche prudemment et coasse : « …Mmm…Madame ?.. »
- « Oui, je voudrais acheter 500g de figurines, c’est pour faire un cadeau à mon mari. »
- « Cinq-cents… grammes… de… figurines ???... », répète en balbutiant Jean-Christobal, livide et incrédule.
- « Ben oui, une livre, quoi ! »
- « Mais, euh… Quel… quel genre de figurines ?... »
- « Bah des figurines pour ses jeux de guerre, là !.. Risk, tout ça… La 2ème guerre mondiale napoléonienne… Ah et puis aussi des trucs de dragons, des nains... Vous devez vous y connaitre en nains, non ? » Ce disant, un petit rire cristallin s’échappe de sa gorge opulente, faisant tressauter des appâts qui tendent à la limite de craquer son corsage diaphane.
C’est plus que ne peut en supporter Jean-Christobal… Pris de soudains tremblements incontrôlés, ses bras s’agitent brusquement comme un sémaphore, son gosier enfle, son crâne dégarni devient cramoisi, et un puissant jet de vapeur s’échappe par ses oreilles, soulevant l’épaisse couche de poussière accumulée sur les étagères et qui tourbillonne en volutes dantesques dans l’échoppe exigüe, tandis que, sous les yeux ébahis de la cliente, une incroyable « carte de l’Australie » s’agrandit à vue d’œil sur le bas de pyjama de JC…
Puis c’est l’explosion. Tel un geyser en éruption, la semence compacte accumulée par trente années d’abstinence jaillit dans un déluge apocalyptique, éclaboussant la cliente qui, aveuglée, s’enfuit en hurlant, maculant les murs, recouvrant tel un tsunami les piles de bottins de règles de Hervé Caille, dégoulinant en cascades gluantes sur les présentoirs de bouquins H&C, noyant les malheureuses figurines peintes par Jean-Luc Hotmilk et submergeant même les inestimables décors en polystyrène-expansé véritable qui ornaient la vitrine…
Voilà ; les pompiers de Paris qui dégageront JC à grand renfort de leurs lances à incendie ne pourront, impuissants, que constater le désastre. JC s’en tirera sans de trop graves séquelles ; il coule à présent une convalescence tranquille dans un monastère isolé du sud de la France, sa tonsure naturelle et son air compassé l’ayant immédiatement fait reconnaitre et accepter par les moines comme l’un des leurs.
